Curieux match hier soir, d’où on sort partagé, entre déception et colère.
La déception, c’est de ne pas avoir su se défaire d’un piège, de n’avoir pas battu un promu. La colère, c’est de constater -une fois de plus- les lacunes et les limites de nos Girondins, cuvée 2019 …
Comme face à Angers, comme face à Metz, l’entame bordelaise fait feu de tout bois. De la pression, de la bonne agressivité, des mouvements, des combinaisons, une récupération haute … copié-collé des fois précédentes. Avec cette même impression d’un adversaire dépassé, au bord de la rupture.
Ainsi Briand, d’une belle reprise de la tête sur corner, ouvre la marque. C’est logique, les Bretons sont sur le reculoir et subissent, sans solution. On se prend à rêver …
Cela dure un quart d’heure (contre 10 minutes à Angers et 20 face aux Messins). Et là, patatras …
Le scénario se répète, la machine bordelaise s’enraye, tout le bloc recule, laissant la balle aux Brestois qui ont parfaitement su profiter de nos errements.
Nos visiteurs posent leur marque, étouffent notre milieu et égalisent le plus logiquement du monde. Juste avant la mi-temps, ils concluent leur avantage dans le jeu. 1-2, il n’y a rien à dire.
Mais attention, se contenter de dire que Bordeaux a été mauvais est réducteur. Les Bretons ont vraiment bien joué le coup. D’abord en sachant reculer lors de la tempête, puis en sachant profiter des limites du dispositif mis en place par Sousa. Brest est une équipe portée sur l’attaque, sachant étirer tout son front offensif, tout en étant rapide et précis. Sur leur deux buts, on voit clairement les Bordelais en retard dès le début des actions. Ce Brest-là a des allures du Dijon d’il y a deux ans. Même coach, même conception du football, rien de surprenant.
La seconde période a été meilleure, avec des Bordelais davantage concentrés, occupés à construire pour relever le bloc. A l’issue de plusieurs situations, Pablo vient égaliser rageusement. Score acquis, qui n’évoluera plus, malgré plusieurs tentatives des deux côtés.
2-2 face à un bel adversaire, offensif et joueur, cela n’a rien d’humiliant.
L’inoffensivité bretonne dans le dernier geste (combien d’occasions loupés, de tirs manqués et non cadrés !), oblige à relativiser le résultat.
En effet, avec un adversaire un poil plus réaliste, c’était plié, bien avant la mi-temps …
Pour ce qui est des défaillances girondines, elles sont multiples : collectives comme individuelles … mais au-delà, c’est surtout, Sousa qui a une grosse responsabilité dans cette nouvelle contre-performance, par son choix de système et celui des hommes. C’était terriblement visible, hier. Pablo latéral, Kwateng en position d’ailier alors que Brest attaquait par 5 sur une même ligne. Otavio trop bas et Adli buvant la tasse … Une fois de plus, c’est au milieu que le bât blesse. Pourquoi Adli plutôt que Tchouaméni ? Et derrière, pourquoi Pablo si desaxé et Mexer sur le banc ? On dirait que Sousa s’attendait à une opposition attentive, regroupée derrière, chose improbable avec Dall’Oglio qui poursuit en Bretagne ce qu’il faisait en Bourgogne. Autre reproche à Sousa, son incapacité à réagir, lorsque notre milieu prenait l’eau à chaque accélération.
Les quelques 15000 spectateurs (pas d’excuse UBB, cette fois-ci) ont vécu 30 minutes de cauchemar, avec un adversaire dominateur dans tous les secteurs.
Sur son banc, Sousa semblait aussi dépassé que ses joueurs sur le terrain.
Situation plus que délicate. Inquiétante, même.
Pourtant, tout n’est pas sombre.
Malgré tout, l’équipe ne baisse pas les bras, elle continue d’essayer de jouer et sait relever la tête. Le coaching aussi s’est révélé payant, mais on préférerait quand même s’éviter des frissons.
A ce stade, on peut considérer ce nul comme un avertissement, mais ce n’était un promu, en face.
Pas sûr que les Parisiens soient aussi maladroits, samedi prochain …