On avait beau se dire que les amicaux de pré-saison n’étaient finalement que des amicaux, fermer les yeux sur les faiblesses entrevues au nom du fameux « ne tirons pas d’enseignements de matchs de prépa », en ouverture de la Ligue 1, les Girondins ont (encore) sombré.
Une victoire pour cinq défaites, des volées reçue par de modestes autrichiens et en guise d’unique rayon de soleil une victoire américaine face à Montpellier. Autant le dire, la préparation de la saison des Girondins ne laissait rien augurer de bon. D’autant que les joueurs ont beau passer, les maux demeuraient les mêmes depuis la prise de fonction de Paulo Sousa : cette équipe manque d’équilibre quand elle ne manque pas d’idée offensivement. Mais qui dit nouvelle saison, dit nouvelles espérances, les semaines de huis-clos à l’entraînement ont forcément servi à quelque chose, surtout à préparer le match face à Angers. Enfin, pensait-on.
Pour la première en Ligue 1 de la saison, on a donc remisé au placard la défense à trois, pour se poser en un 4-2-3-1 censé être plus équilibré avec devant Briand en pointe (sic), De Préville en électron plus ou moins libre, Kalu à gauche et Hwang Ui-jo dans le couloir droit (re-sic). L’entrejeu est confié à deux gamins, Tchouaméni- Lottin. Le début de match est convaincant, Bordeaux domine Angers, prend le jeu à son compte, se permet de croquer (Ui-Jo seul au six mètres manque le cadre) et ouvre finalement assez logiquement le score (De Préville, 4e). C’est fou mais c’est qu’on va finir par y croire.
Le retour à la réalité sera rapide. Angers finit par trouver son souffle et va rapidement exposer les habituelles carences girondines. Un milieu qui court dans le vide, un placement défensif à revoir (coucou Bellanova sur le but de Reine-Adelaïde) et des vagues incessantes qui ne vont cesser de s’abattre de tous les côtés. Bordeaux explose, 3-1 à la pause, Angers déroule.
Au retour des vestiaires, Paulo Sousa sort Lottin et lance Bašić. Sans effet. Bordeaux n’existe toujours pas, s’en remet au VAR et sa capacité à annuler un but pour un hors-jeu d’un millimètre, pour ne pas sombrer davantage. Il y a une telle différence de qualité entre les deux équipes qu’on se demande si Bordeaux n’est pas en train de jouer la Juve pour un dernier amical. Mais non, le temps de se pincer, on se rend compte que ce n’est qu’Angers, 13e de Ligue 1 la saison passée (soit une place devant nous me direz-vous). On remerciera ainsi les locaux de ne pas avoir trop cherché à nous humilier en seconde période, le score n’évoluera plus, pas plus que le « jeu » bordelais. Paulo Sousa n’a semble-t-il toujours pas trouvé la moindre idée de comment faire avec son groupe, il risque d’avoir besoin de nombreux huis-clos pour y parvenir tant le chemin semble long. En attendant, le technicien portugais continue d’écrire le livre d’histoire : après le record du plus grand nombre de défaites consécutives en L1 glané l’an passé, il ouvre la saison avec trois buts dans la musette, une première depuis 40 ans. Et surtout continue sur sa folle lancée : 8 points pris sur 33 possibles depuis sa prise de fonction.
Les buts
0-1, De Préville 4e
1-1, Reine-Adelaïde 27e
Article très juste. Sousa bénéficie d’énormément de patience justifiée par une reprise en main américaine. A lui désormais de faire les bons choix avec l’effectif dont il dispose en devenant pragmatique.